Destins Croisés La Suite.
« Destins croisés », le dernier récit de Lætitia, quel beau cadeau ! En lisant les premières lignes, jai dû faire plein de jaloux.
Laéti vient de me faire un autre cadeau, tout aussi beau, pouvoir écrire une suite à ma façon, belle confiance.
Émilie ouvre la lettre posée sur la table, elle comprend que François sait tout
allez donc lire son récit, et revenez vite lire la suite que jai imaginé.
Petit message juste pour Laéti : « Un grand Merci. Grosses bises ma belle,
Jespère que cette suite va te plaire ». Le reste est plus personnel, je le lui dirais en privé
Je vais encore faire des jaloux.
---o O o---
ÉMILIE
Je trompe mon mari. Ça fait quatre mois que je vois quelquun.
Le doute et les remords me rongent depuis plusieurs semaines. Pourquoi est-ce que je trompe François ? Cest la question que je me pose tous les jours. Je laime tant.
Enfin, cet après-midi, je viens de voir Sébastien, je lui ai annoncé que cest terminé. Ouf !
Après avoir fait un peu de shopping avec mon amie Sarah, je rentre chez moi le cur léger, retrouver mon mari. Jai hâte de me blottir dans ses bras.
« - Chéri ? Cest moi.
Il nest pas là ? Il a dû sortir faire un truc. Ça va me laisser le temps de me préparer pour ce que je lui réserve ce soir.
Sur la table du salon, il y a une lettre en évidence, « Laure Dubreuil, avocate », cest quoi ça ?
Jouvre lenveloppe :
« - Oh non
Pas ça
François
Mon amour
Mon Dieu, Noonnnn
Je meffondre sur un fauteuil, la lettre tombe par terre.
Ce nest pas possible, François veut me quitter. Il sait. Comment ? Depuis combien de temps ? Jaurais dû faire plus attention, depuis plusieurs jours je le trouvais bizarre. Avec sa réflexion pour la sortie shopping avec Sarah jaurais dû me méfier. Cela fait plus de 10 jours quon na plus fait lamour, depuis
Oh ! depuis jeudi, cet après-midi de RTT, mais comment a-t-il pu savoir ?
Je lui envoie des SMS, je laisse des messages sur sa boîte vocale.
Jaimerais savoir où il est, ce quil fait, pouvoir lui parler, lui expliquer, lui dire tout mon amour, ma honte. Il maime, il me pardonnera.
---o O o---
FRANÇOIS
Je viens de refermer la porte de notre appartement, avec lintention de ne plus y revenir.
Une fois installé dans cet hôtel, je vais faire un tour dans le centre-ville, je regarde les agences immobilières, il me faut trouver un appartement au plus vite, louer un petit deux-pièces devrait faire laffaire.
Jentre dans deux agences
Ma décision prise, ma colère est un peu retombée. Je dois aussi être fautif, quai-je fait ou pas fait pour quelle ait pris un amant. Il ny a pas de fatalité. Cest un de ses collègues, elle a dû tomber amoureuse au bureau, ça arrive ? Voulait-elle me quitter ? Quen pensait-elle me lannoncer ? Jai pris les devants, elle va pouvoir vivre son amour librement.
Il est marié, il a des s, a-t-il déjà parlé à son épouse ? Ou nest-ce pour lui quune aventure, un passe-temps. Émilie aura alors tout perdu.
Encore dans mes pensées, je tombe nez à nez avec Sarah, la meilleure amie dÉmilie, quel hasard ! Elle me voit à la dernière minute, impossible de méviter :
« - Bonjour Sarah, comment vas-tu ?
Elle sursaute, surprise :
« - Ça va, je faisais quelques courses.
« - Tu es seule ? Je croyais que vous deviez faire du shopping avec Émilie.
Elle bafouille :
« - On a juste pris un café, et nous sommes allés faire quelques boutiques, jai acheté une petite robe. Émilie a voulu rentrer plus tôt, pour te retrouver. Elle ma dit que tu lui avais fait la tête quand elle ta dit faire du shopping avec moi.
« - Tu me prends pour un con, arrête de me mentir.
« - Quoi ?
« - Elle nétait pas avec toi, tu ne las pas vue. Tu lui sers dalibi, bravo la solidarité féminine.
« - Mais non, quest-ce que tu racontes.
« - Tu sais parfaitement quelle est en train de baiser avec son amant, alors arrête cette comédie.
Sarah se trouble, mais elle se ressaisit :
« - Quest-ce que cest que cette histoire, tu lis trop de romans.
« - Ben voyons, tu es sa complice.
« - Ridicule, on était encore ensemble il ny a pas une heure. Si tu ne me crois pas, viens.
Elle mentraîne sur la place de lHôtel de ville, à deux pas, me désignant un café,
« - Tu vois, cest là que nous avons pris un verre.
Je reconnais, cest là que jai vu Émilie avec son amant avant quil ne lemmène à lhôtel. Ils avaient tout laprès-midi devant eux.
« - Tu ne me crois pas toujours pas ?
Sarah va sur la terrasse du café et fait semblant de chercher par terre, sous la table où Émilie était assise avec son amant. Le garçon sapproche :
« - Vous cherchez quelque chose mademoiselle ?
« - Oui jai perdu une boucle doreille tout à lheure quand je prenais un café avec mon amie, vous vous souvenez ?
« - Parfaitement, deux jolies femmes comme vous ça ne soublie pas. Mais je nai rien trouvé, laissez-moi votre numéro, si je trouve quelque chose je vous recontacterais.
Il cherche à se placer celui-là.
« - Merci, jai dû la perdre ailleurs.
Elle me regarde et sassoit à la table où jai vu Émilie en début daprès-midi :
« - Assieds-toi et payes moi un verre ?
Alors que le garçon sapproche pour prendre la commande, Sarah triomphe :
« - Alors tu vois, je ne tai pas menti ? Arrête de te faire tout un cinéma. Après, nous sommes allés faire les boutiques, et elle sest dépêchée de rentrer pour ne pas te laisser seul.
Je suis un peu décontenancé, certain de les avoir vus, comme jai lu leur échange de mails, comme je les ai vus jeudi sembrasser et entrer dans cet hôtel alors quelle avait pris une journée de congé sans men parler
Je ne suis pas dupe, mais Sarah ne sait pas que je sais.
Sarah a toujours été gentille avec moi, même si elle sert dalibi à Émilie, elle veut me rassurer. Elle pose sa main sur la mienne dans un geste amical, je ny fais pas attention.
« - Arrête de te faire du mal pour rien
je suis là moi.
Pensant à Émilie qui doit être avec son amant, je prends conscience que sa main caresse la mienne. Je la retire vivement. Quel idiot je suis, que vais-je encore imaginer, Sarah veut juste me remonter le moral.
« - Je te dis quelle est avec son amant.
« - Tu ménerves à la fin, tu veux une autre preuve ?
« -
« - On sest quitté il y a moins dune heure. Émilie doit être chez vous, appelle là.
« -
« - Tu ne veux pas, cest moi qui lappelle, et sur votre fixe, comme ça pas dambiguïté.
A la troisième sonnerie, Émilie décroche, Sarah a mis le haut-parleur pour que jentende. Avant même quelle ait pu dire le premier mot, Émilie en pleurs lui crie :
« - Il ma quitté.
« - Quoi ?
« - En rentrant, jai trouvé une lettre dun avocat, François sait tout, il est parti, il demande le divorce.
« -
« - Sarah, je ne sais plus quoi faire. Tout est fini avec Seb. Jespérais que François ne le saurait jamais, je ne veux pas quil souffre, je ne veux pas le perdre, jai honte
je ne sais même pas où il est en ce moment, il a juste pris un sac avec quelques affaires.
Émilie raccroche, Sarah se tourne vers moi :
« - Alors tu savais ?
« - Toi aussi tu mas trahi, depuis quand est-ce que cela dure ?
« - Deux ou trois mois je crois, elle ne men a parlé quil y a quinze jours, elle avait décidé de rompre aujourdhui, doù ce rendez-vous dans un café, et non à lhôtel. Elle a rompu, elle était heureuse, elle culpabilisait tellement vis-à-vis de toi, elle na jamais aimé ce type. Va vite la rejoindre.
« - Cest trop tard, elle ma menti, elle ma trahi. Je ne veux plus la voir
Comment cest arrivé ?
« - Écoute,
Et Sarah me raconte en quelques mots, le collègue, la soirée, Émilie a trop bu, une fois, deux fois, elle me jure quelle ne laime pas, quil y a longtemps quelle a compris son erreur, que tout est fini.
« - Maintenant, cest trop tard.
Alors que je vais men aller, Sarah me ratt par le bras :
« - Tu fais quoi ce soir ?
« -
« - Viens chez moi, on commandera une pizza, je te consolerais.
« -
« - Tu sais Émilie na que ce quelle mérite, ce quelle a fait est impardonnable. Tromper un homme tel que toi, elle ne te mérite pas.
Je ne me savais pas si extraordinaire.
« - Jai toujours su que vous nétiez pas fait lun pour lautre.
« -
« - Viens chez moi, je te la ferais oublier.
« - Quoi ?
« - On va passer une petite soirée ensemble, sans plus penser à cette salope dÉmilie.
Je suis choquée :
« - Sarah ? Tu es son amie, je suis encore son mari.
« - Tu es libre maintenant, tu peux faire ce que tu veux. Jai toujours eu le béguin pour toi. Jai envie de me blottir dans tes bras, tu loublieras vite.
« - Mais ?
« - Elle ta fait du mal. Viens avec moi.
« - Non, excuses moi Sarah, je ne peux pas.
Je men vais la laissant sans voix. Quelle salope, faire ça à sa meilleure amie.
---o O o---
Jai bien reçu les messages dÉmilie, mais elle ma déçu, je ne veux plus la voir, je ne veux pas entendre de nouveaux mensonges.
Jai montré les photos avec son amant à mon avocat, daprès lui les preuves sont indéniables, elle aura tous les torts. Il me conseille la procédure amiable, ça ira plus vite, pourquoi faire traîner.
Je sais que son amant, cest un de ses collègues, ils se voient tous les jours. Ce salaud est marié, il a des s, il risque de foutre en lair son ménage pour une aventure, ridicule. Non, je ne dirais rien à sa femme, elle ne doit pas vivre ce que je vis actuellement. Mais il ne doit pas sen tirer si facilement, je veux lui enlever toute envie de recommencer, lui faire peur.
En fouillant dans le téléphone dÉmilie, javais noté son numéro de téléphone et son adresse mail, sans trop savoir pourquoi. Maintenant ça va me servir.
Daccord, jai vu trop de mauvais téléfilm, mais ça donne des idées. Je vais distiller mon poison. Pour rester anonyme, je modifie les paramètres de mon téléphone pour masquer mon numéro.
Premier SMS, une photo dÉmilie sortant de sa voiture.
Quelques minutes après, la photo où Seb lembrasse, avec ce commentaire : « hôtel XX jeudi après-midi ».
La réponse ne se fait pas attendre, le ton est sec, « Qui êtes-vous ? », « Que voulez-vous ? ».
Troisième et dernier SMS, un simple message « Ta femme sera heureuse de savoir ». Un peu théâtral, mais il doit déjà se poser des questions.
Sa réponse me prouve quil commence à paniquer, « Quattendez-vous de moi ? », « cest du chantage ? ».
Arrêt des messages, je le laisse avec ses interrogations. A 20 heures, je lui téléphone, ils doivent dîner en famille, dès quil décroche je respire fortement comme je lai vu faire dans les films, pas un mot et je raccroche. Je répète lopération 3 fois dans la soirée. Inévitablement il doit être nerveux, sa femme doit lui poser des questions. Jaimerais être une petite souris, pour les voir.
Fini de jouer, je ne veux plus entendre parler de ce type, je lefface de ma mémoire. Mon silence sera la pire des s. Il doit trembler, il va vivre avec la peur pendant longtemps, une épée de Damoclès au-dessus de sa tête sans savoir qui la tient.
Le lendemain, mon avocat mappelle, il aimerait connaître le nom du confrère qui représentera Émilie. Moi, jaimerais surtout quÉmilie mexplique. Aussi je décide de lappeler à son bureau. Sa secrétaire minforme quelle a pris une semaine de congé.
Jappelle tous les jours à la maison, dans la journée, le soir, jamais là ou occupé, elle doit le faire exprès, pour ne pas avoir à me parler, ne pas avoir à se justifier.
Prenant mon courage à deux mains, je décide daller chez nous, il faudra bien sexpliquer un jour. Je veux savoir. Quai-je fait pour quelle prenne un amant, est-ce moi le fautif ? Je nai pourtant pas limpression de lavoir délaissée.
Quand je passe, elle nest pas là. Qua-t-elle à faire cet après-midi ? Cest sa vie, cela ne me regarde plus.
Ce matin, elle a repris le travail, je ne pourrais pas la rater. Je lui téléphone dans laprès-midi, encore son répondeur, elle a dû le couper pour que je ne puisse pas la joindre. Elle veut méviter.
Sans baisser les bras, je décide de lattendre à la sortie du bureau, jobserve depuis mon véhicule, tout le monde est parti, pas de trace dÉmilie. Où est-elle ? De fatigue, je massoupis, quand je me réveille, la nuit est tombée. Sur mon téléphone, aucun message, je nexiste plus pour elle
Encore dans mes pensées, je la vois sortir et rejoindre rapidement sa voiture garée un peu plus loin. Que faisait-elle jusquà cette heure ? Les après-midis à lhôtel ne lui suffisent plus, elle a dû le rejoindre. Ah, il sen passe de belles dans les bureaux.
Elle me dégoûte, je nai plus aucune envie de lui parler maintenant. Mais jen aurai le cur net, demain avant daller travailler, je la saisirais au vol quand elle arrivera. Elle ne pourra pas méviter. Quelle me dise ce quelle me reproche, ce quil a de plus que moi.
Toujours dans ma voiture devant lentrée de son entreprise, jattends
ça y est, cest elle, sa voiture garée, elle marche vite sur le trottoir, son attaché-case sous le bras. Je sors pour lintercepter
mais je suis arrêté dans mon élan, Seb vient à sa rencontre, ils se font la bise. Ils doivent faire attention devant les collègues. Ont-ils passé la nuit ensemble ?
Lui, je ne veux pas le voir. Dépité, je regagne mon véhicule.
Jai mal. Comme un amoureux transi, tout le reste de la semaine, je vais me poster en voiture devant chez nous, ou devant le travail dÉmilie, juste pour la regarder passer.
Jai plusieurs fois été tenté daller la voir, de lui dire que je laime toujours, mais elle ne veut plus me voir, alors à quoi bon. Et puis, comment pardonner ses mensonges, la gym du patron, la journée de jeudi en RTT, le samedi avec Sarah, et certainement dautres que je ne connais pas. Tous ces calculs pour retrouver son amant.
Notre complicité sest envolée.
---o O o---
ÉMILIE
Totalement démoralisée, jai pris une semaine de congé. François, où es-tu ?
Sarah passe me voir, mais ces paroles ne me réconfortent plus
mes amies semblent méviter, aucune ne ma téléphonée.
Cela fait 2 jours que je ne sors plus, la lettre est toujours sur la table, je nose pas la toucher. Jaimerais tellement lui dire
lui expliquer
pas pour me justifier, juste pour quil sache que je nai jamais cessé de laimer.
Si je veux manger, il va bien valoir que je sorte faire quelques courses. Sans aucune volonté, je mhabille et je me traîne jusquau supermarché du coin de la rue.
En passant, une idée me vient, je fais le tour des hôtels du quartier, peut-être que
pleine despoir, mais aucun na vu François.
Je prends ma voiture, et me dirige vers un hôtel que je connais trop bien, peut-être que
Ce serait étonnant, mais il faut tout essayer, on ne sait jamais
. Bien sûr, il nest pas là
Je fais le tour de la ville, marrête à chaque hôtel
je rentre bredouille, où a-t-il pu aller ?
Cette recherche ma redonné un peu de tonus, mais en rentrant, la vision de la lettre posée sur la table me ramène à la triste réalité.
Je téléphone à ses parents., dune voix mielleuse. Ils ne sont pas au courant de la décision de François, ce nest pas à moi de les en informer.
Il a peut-être trouvé refuge auprès dun ami, je ne vais tout de même pas tous les informer de mon infortune, ou plutôt de son infortune.
La semaine se termine, il va bien falloir retourner travailler. Je nai rien dautre à faire, ça me changera les idées.
Lundi matin, la reprise. En partant au bureau, je maperçois que le combiné du téléphone est mal raccroché, jai dû faire une mauvaise manip lautre jour. Bof, qui peut vouloir mappeler, mes amies se sont détournées de moi, je suis seule.
Après avoir salué mes collègues qui me demandent si mes vacances se sont bien passées, je massieds à mon bureau et sans beaucoup denthousiasme jallume mon ordinateur. Parmi les dizaines de messages accumulés durant mon absence, quelques messages de Seb, il se répète « Je veux te voir », « fais-moi signe ».
Ah non, pas lui. Il na pas compris, cest fini, bien fini. Pourquoi insister ?
Plus par habitude que par envi, je me retrouve devant la machine à café, à écouter les petits potins de ceux qui nont rien dautre à faire.
Le voilà
non il ne va pas me harceler. Comme à son habitude il me fait la bise, pratique courante entre collègues :
« - Émilie, il faut que je te parle.
« - Non Seb tout est fini entre nous, comprend le.
« - Ce nest pas ça.
Intriguée je le suis dans son bureau. A lécart des oreilles indiscrètes, il me montre les photos, celle où nous nous embrassons devant lhôtel :
« - Cest toi ?
« - Quoi cest moi ? Doù sors-tu ces photos ?
« - Cest toi qui me les as envoyées ?
« - Cest quoi cette histoire ?
« - Tu veux me faire chanter ?
« - Tes fou, ne soit pas idiot. Il ny a pas de messages ?
« - Si juste un « Ta femme sera heureuse de savoir », cest bien une menace, cest toi ?
« - Mais non voyons, quel intérêt jaurais ?
« - Alors qui ? Et pour quoi ? je nai rien reçu de plus depuis une semaine. Je ny comprends rien.
Moi, je ne comprends que trop, ce ne peut être que François. Cest la confirmation quil ma suivie jeudi et quil a compris, me voir embrasser un homme et le suivre à lhôtel, il ne faut pas être devin.
Je ne dis rien à Seb quil se démerde. Il saffole :
« - Que vais-je devenir si ma femme voit ces photos ?
« - Et bien tu seras dans la merde comme moi
tu sais que François a demandé le divorce, il sait pour nous.
« -
Je sens quil a peur, peur pour lui. De moi, il sen fout.
Je quitte Seb, énervée par cette conversation, comment ai-je pu être attirée par un mec pareil, il ne pense quà lui. Aucune réaction quand je lui ai dit que mon mari demandait le divorce, cest tout de même lui le fautif.
Cest quoi ce père de famille qui se permet de draguer tout ce qui bouge, Je ne suis certainement pas la première, aucun respect pour sa femme, ce nest pas François qui ferait ça.
Daccord jaurais pu dire non, mais javais trop bu, il en a profité. Après la première soirée au bureau, cest lui qui ma relancé, jai oublié François. Jai été faible, laventure mexcitait, me sortait de ma petite vie pépère, lattrait de la nouveauté, de linconnu, et cela flattait mon égo, je pouvais encore plaire. Enfin toutes les excuses bidon que je me trouve depuis 4 mois. Et dire que Seb ne faisait même pas mieux lamour que François.
Samedi il faisait une de ces têtes, se faire plaquer nest jamais drôle. Son petit égo en a pris un coup, lui qui croyait avoir laprès-midi pour me sauter. Ma décision prise, grâce au soutien de Sarah, je naurais jamais pu, déjà jeudi dernier jai simulé, jaurais dû lui dire à ce moment-là. Si javais eu ce courage, je naurais pas eu besoin de mentir une nouvelle fois à François. Jai été aveugle, sa réaction aurait dû malerter. Dhabitude il me laisse faire les boutiques avec mes amies, sans rien dire. Il savait déjà, le pauvre, je men veux de lavoir fait souffrir.
Avec François, on voulait avoir un , ce projet a été mis de côté à cause de moi, jai préféré prendre un amant. Quelle bêtise, je men veux.
Le boulot nattend pas, ne plus penser à tout ça, les états dâme doivent rester à la porte de lentreprise. Cet après-midi réunion de service, jai raté celle de la semaine dernière, je dois rapidement en lire le compte rendu si je veux encore servir à quelque chose.
La réunion, va commencer, je mets mon téléphone sur répondeur, pour ne pas être dérangée, encore une habitude.
Ouf, je ne men suis pas trop mal tirée. Jai oublié François et Seb pendant 2 heures, et jai repris la main sur léquipe.
Ce soir, jai du mal à quitter mon bureau, les dossiers se sont accumulés, et je nai rien dautre à faire. Quand je sors, il fait nuit. Chez moi, je maffale sur le lit, pas la force de manger, pour une fois je vais pouvoir dormir.
---o O o---
FRANÇOIS
Jai besoin de prendre des affaires, je profite quelle soit au bureau pour remplir deux valises, Je vide mes tiroirs, mon armoire, un tour dans le bureau, quelques papiers indispensables. Dernier regard, je nai rien oublié.
Sur la table de nuit, Émilie a oublié son téléphone, après une courte hésitation, je men empare. Après les messages auxquels je nai jamais voulu répondre, quelques échanges avec son amant : « cest fini, comprends-moi, jaime mon mari, je naurais jamais dû, je ten veux, tu aurais dû penser à ta femme. ».
Je me rappelle ce que Sarah ma dit lors de notre rencontre sur la place de lHôtel de ville, cétait peut-être vrai, Émilie venait peut-être de rompre, mais trop tard pour moi, ma décision était déjà prise.
De toute manière, elle na pas répondu à mes messages, elle na pas cherché à me joindre, elle refuse de sexpliquer. Elle a certainement dû revenir sur sa décision de le quitter maintenant quelle est libre.
Dautant que mon avocat ma informé quÉmilie sest enfin décidée, son avocat la contacté. Cest un bon père de famille, pas assez méchant, il nen fera quune seule bouchée. Quoi ? Une bouchée ? Même si elle ne maime plus, je ne veux pas lui faire de mal.
Mon avocat, en accord avec son confrère, me conseille la procédure amiable. Tout le monde est daccord, autant aller vite sans se déchirer. Comme moi, Émilie doit vouloir retrouver sa liberté au plus tôt.
Lors de laudience, mon avocat me conseille de ne pas évoquer linfidélité de mon épouse, ce nest plus nécessaire, disons « pour incompatibilité dhumeur », cela ne veut rien dire, personne nest dupe, mais ça évite les complications.
---o O o---
ÉMILIE
Je me suis enfin décidée à aller voir un avocat. François à lair vraiment décidé, il a refusé quon sexplique, il na répondu à aucun de mes messages, ni essayé de me contacter. Changeant davis, il a même préféré une procédure amiable pour être libre plus rapidement. A-t-il une maîtresse sans que je le sache ?
Il veut surtout se séparer de moi, cette femme indigne qui la trahit
Je me dégoûte.
Mon avocat nest pas un ténor du barreau, il ressemble plus à un papy bedonnant, mais il me rassure, je me sens bien avec lui, jose lui parler comme jaurais aimé pouvoir parler à mon père, il mécoute.
Je lui raconte tout, sans rien cacher, sans chercher à me justifier, jai tous les torts.
Curieusement, il ne commente pas, et puisque la partie adverse, cest-à-dire François, névoque pas ce point, autant loublier :
« - Je suis une femme indigne, vous ne me jugez pas ?
« - Qui na pas fauté dans sa vie ? Le pardon est la plus belle preuve damour.
---o O o---
Bientôt trois mois que François est parti, jai eu quelques nouvelles par mon avocat. Jaurais aimé pouvoir mexpliquer. Lui dire que je naime que lui, que jai honte, que jai été faible et lâche. Jaurais aimé lui demander pardon, et quil me serre dans ses bras.
Il ny a plus quà attendre la convocation du juge.
Affalé sur mon canapé, je zappe dune chaîne à lautre espérant trouver le programme le plus bête pour ne plus penser et mendormir sur place, jai lembarras du choix.
Quand jentends la sonnette de la porte dentrée, je ne bouge pas. Deuxième coup de sonnette.
Je me traîne jusquà la porte, mes trois copines dont Sarah, un gros bouquet de fleurs à la main « bon anniversaire ». Javais complètement oublié, normalement François maurait fait la surprise de memmener dans un restaurant chic et on aurait fait lamour toute la nuit. Jéclate en sanglots, davoir perdu mon mari et de reconnaissance envers mes copines qui ne mont pas oubliée.
« - Cest ta fête. Habille-toi on sort.
« - Non, je nai pas la tête à faire la fête.
« - Ta ta ta
il faut oublier, cest un connard davoir laissé tomber une fille comme toi, viens, on va te changer les idées.
Elles mentraînent dans la chambre, trouvent une robe, me coiffent, mhabillent, me maquillent, je suis une poupée entre leurs mains, quand je me vois dans la glace, belle, sexy :
« - Non, je ne vais pas sortir comme ça, pas en ce moment.
Je nai pas le temps de discuter, déjà nous sommes dans lascenseur, nous rejoignons deux autres copines dans la voiture. Elles sont toutes là, mes amies de toujours.
Sarah a réservé dans un restaurant typique, un petit salon particulier. On va pouvoir faire les folles sans gêner personne. Je mange trop, sans faire attention à ma ligne, mais surtout je bois trop. On chante à tue-tête.
Le dîner terminé, la tête me tourne, jai envie de rentrer. Sarah me retient :
« - Attends cest ton anniversaire, la fête nest pas finie. Et ton cadeau ?
Je mattendais à un gros gâteau avec les serveurs chantant « Happy Birthday to you », mais une musique disco assourdissante retentie, un beau mec arrive et danse au milieu de la salle. Nous formons un cercle autour de lui.
Un chippendale, ce nest pourtant pas mon enterrement de jeune fille. Je regarde Sarah :
« - Cest quoi ce truc ?
« - Amuse-toi, oublie tout. Ce soir, tes la reine.
Et elle me sert un verre dune mixture trop forte pour moi. Je repousse difficilement le deuxième verre.
Le mec se déhanche, il est beau, il danse bien, mes copines tapent dans leurs mains en cadence. Je me prends au jeu, comme elles jencourage notre danseur. Je ne sais plus trop où je suis, je ne remarque même pas quil se déshabille pour le plus grand plaisir de mes amies. Sortant de la torpeur dans laquelle lalcool ma plongé, je les entends scander mon nom :
« - Émilie, Émilie, Émilie
Je relève la tête, le mec est nu face à moi. Sarah le branle en me regardant :
« - Il est beau, hein ?
Elle le prend dans sa bouche, lui lèche le gland quelle vient de décalotter. Je vois ses lèvres monter et descendre sur cette tige de chair :
« - Cest bon, humm
A toi maintenant.
Non. Je cherche un soutien dans mes autres copines, Sandrine et Ludivine sont assises le regard vague, elles doivent cuver leur vin. De lautre côté par contre le spectacle offert par Marion et Yasmina me sidère, le chemisier grand ouvert, les seins à lair, elles se caressent, sembrassent à pleine bouche.
Fascinée par cette vision, cest à peine si jentends Sarah chuchoter à notre danseur :
« - Elle est belle ma copine, elle te plaît ?
Tu verras, à poil elle te plaira encore plus.
Je me retourne, le danseur sest rapproché, il tend sa queue bien raide vers moi. Cest vrai quil est beau, sa bite me tente, lalcool me brouille la cervelle. Marion et Yasmina mencouragent :
« - Émilie, Émilie,
Vas-y.
Sarah a passé son bras autour de mes épaules, elle me pousse en avant. Elle me murmure à loreille :
« - Allez vas-y, cest pour toi, fais-toi plaisir.
Je prends conscience du ridicule de la situation, non pas possible. Jéclate en sanglots, la tête entre les mains, ce qui a pour effet de stopper net notre gentil danseur qui ne comprend plus rien, il vient près de moi, il a lair ému :
« - Il ne faut pas pleurer ma petite dame. Désolé, cest juste pour samuser.
Je me lève et pars en courant.
Sur le trottoir, je suis vite rattrapée par Sarah et Sandrine. Elles essaient de me convaincre de revenir faire la fête. Devant mon insistance, Sandrine se propose de me raccompagner chez moi.
En haussant les épaules, Sarah retourne profiter de mon cadeau.
Au moment de démarrer, Ludivine nous rejoint :
« - Tu peux me déposer chez moi, il est tard, mon mari va simpatienter.
Dans la voiture, la tête entre les mains, jessaie de reprendre mes esprits, la tête encore embuée dalcool. Je me lamente :
« - Pourquoi ?
Vous êtes folles les filles
je suis en plein divorce
Je nai quune envie, retrouver François.
« - Cest Sarah.
« - Quoi ?
« - Oui cest Sarah qui a eu lidée, on na pas osé la contredire.
« - Mais pourquoi ? Elle sait très bien que je nattends quun signe de François. Je ne vais tout de même pas
Je ne suis pas en manque.
« - Bien sûr, mais
« - Mais quoi ?
Elles hésitent à parler, elles se regardent gênées :
« - Après lavoir sucé, nous devions te déshabiller pour lui, il taurait baisée. Sarah voulait te prendre en photo, nue avec lui.
« - Quoi ? Et vous vous dites mes amies.
« - On sen veut tu sais, on ne voulait pas, mais tu connais Sarah, impossible de lui résister.
« - Mais pourquoi ?
« - Elle avait lintention de montrer ces photos à François, pour le mettre dans son lit.
« - Oh ! la salope, ma meilleure copine, ma confidente.
« - Oui, ta meilleure copine.
« -
---o O o---
Ce que ni Émilie, ni François ne savent, cest que Seb, Sébastien le séducteur, a eu la frayeur de sa vie en recevant ces photos, lui non plus na pas envie de perdre sa femme et ses s. Malgré ses petites, enfin ses grosses incartades, il na pas envie de mettre en péril son petit confort.
La peur lui tenaille le ventre, doù viennent ces photos, qui les a envoyées, et sil prévenait sa femme
Le silence de ce correspondant anonyme est pire que tout.
Les rumeurs vont vite, il évite Émilie, ne va plus à la machine à café, mais ne voulant pas courir de risque, il a préféré quitter lentreprise.
Il a rapidement trouvé un autre travail, à 200 kms de là. Sa situation étant meilleure, son épouse na rien trouvé à redire à ce nouveau déménagement, seuls ses s ont râlé de perdre encore une fois leurs copains.
---o O o---
FRANÇOIS
Nous communiquons par avocats interposés.
Je nai même plus osé lui téléphoner, ni essayé de la voir. Elle non plus, après les messages du premier jour disant quelle regrettait, quelle maimait, plus de nouvelles. Vit-elle maintenant avec son amant ?
La justice est lente, mais la procédure suit son cours.
Au Palais de Justice, jattends devant le bureau des Affaires Familiales dêtre reçu par le juge. Laudience de conciliation, ils appellent ça.
Mon cur bat très fort quand je la vois arriver avec un homme aux cheveux blancs, son avocat, et ses deux amies Sandrine et Ludivine venue la soutenir, mais je ne vois pas Sarah, sa meilleure amie. Je détourne les yeux.
Assis face au juge, je ne dis pas un mot, ni de sa trahison, ni de ses mensonges
cest mon avocat qui répond aux questions. Émilie a les yeux rouges.
Le juge lit les demandes faites par les deux parties, et tout un tas de considérations juridiques que je nécoute même pas. Mon esprit est ailleurs, mon Émilie, les jours heureux reviennent en mémoire, je ne comprends toujours pas ce qui ta pris.
Malgré la stratégie dictée par son avocat, Émilie demande au juge la permission de sadresser directement à moi :
« - Regarde-moi François, juste une fois.
Je tourne la tête vers elle. Pourquoi y a-t-il tant de monde autour de nous, seul je laurais déjà prise dans mes bras. Émilie me parle :
« - Je veux te dire ce que je narrive pas à te dire depuis tant de mois. Je taime François. Ce que jai fait est impardonnable, je le regrette. Une folie que je ne pourrais jamais réparer. Je ne peux pas vivre sans toi. Jaccepte cette séparation puisque cest ta volonté, mais avant dis-moi une seule chose, dis-moi que tu ne maimes plus.
Le juge et les avocats écoutent, ils attendent. Sans répondre à Émilie, je détourne la tête. Au bout dune minute, le juge rompt le silence :
« - Bien
Nous nous retrouvons dans deux mois, pour le jugement.
En partant, jentends dans mon dos les sanglots étouffés dÉmilie, je ne me croyais pas aussi dur. Je me retourne pour parler à mon avocat. Mes yeux croisent ceux dÉmilie, je ne peux me détacher de son regard. Sans réfléchir, je mapproche delle :
« - Tu veux aller prendre un café ?
Émilie, encore sous le choc, hoche la tête et me suis. Elle ne sent pas mon bras se poser sur ses épaules, tout naturellement elle passe le sien autour de ma taille, et sappuie contre moi.
Les avocats, conscients quils viennent de perdre leurs clients, regardent Émilie et François quitter ensemble le tribunal.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!